STABAT MATER DOLOROSA

Le Stabat Mater Dolorosa, plus connu comme le Stabat Mater, est une séquence attribuée au franciscain Jacopone da Todi († 1306). Dans la liturgie romaine, elle est chantée le 15 septembre pour la mémoire de Notre-Dame des douleurs.

Latin

Français

Stabat Mater dolorosa
Juxta crucem lacrimosa
Dum pendebat Filius.

Cuius animam gementem,
Contristatam et dolentem,
Pertransivit gladius.

O quam tristis et afflicta
Fuit illa benedicta
Mater Unigeniti.

Quæ mœrebat et dolebat,
Pia Mater cum videbat
Nati pœnas incliti.

Quis est homo qui non fleret,
Matrem Christi si videret
In tanto supplicio ?

Quis non posset contristari,
Christi Matrem contemplari
Dolentem cum Filio?

Pro peccatis suæ gentis
Vidit Iesum in tormentis
Et flagellis subditum.

Vidit suum dulcem natum
Morientem desolatum,
Dum emisit spiritum.

Eia Mater, fons amoris,
Me sentire vim doloris
Fac, ut tecum lugeam.

Fac ut ardeat cor meum
In amando Christum Deum,
Ut sibi complaceam.

Sancta Mater, istud agas,
Crucifixi fige plagas
Cordi meo valide.

Tui nati vulnerati,
Tam dignati pro me pati,
Pœnas mecum divide.

Fac me tecum pie flere,
Crucifixo condolere,
Donec ego vixero.

Iuxta crucem tecum stare,
Et me tibi sociare
In planctu desidero.

Virgo virginum præclara,
Mihi iam non sis amara :
Fac me tecum plangere.

Fac ut portem Christi mortem,
Passionis fac consortem,
Et plagas recolere.

Fac me plagis vulnerari,
Fac me cruce inebriari,
Et cruore Filii.

Flammis ne urar succensus
Per te Virgo, sim defensus
In die judicii.

Christe, cum sit hinc exire,
Da per Matrem me venire
Ad palmam victoriae.

Quando corpus morietur,
Fac ut animæ donetur
Paradisi gloria.

Amen !

Elle était debout, la Mère douloureuse,
Près de la croix, en larmes,
Tandis que pendait son Fils.

Son âme gémissante,
Contristée et dolente,
Un glaive la transperça.

Qu'elle était triste et affligée,
Cette femme bénie,
Mère du Fils unique !

Elle était dans le chagrin et la douleur,
Cette tendre Mère, en voyant
Les peines de son merveilleux enfant.

Quel homme ne pleurerait
S’il voyait la Mère du Christ
En pareil supplice ?

Qui ne pourrait être contristé
À contempler la Mère du Christ
Dans la douleur avec son Fils ?

Pour les péchés de sa gent,
Elle vit Jésus dans les tourments
Et soumis aux fouets.

Elle vit son doux Enfant,
Mourant seul,
Tandis qu’il émit l'esprit.

Ô Mère, source d’Amour,
Fais-moi sentir la force de la douleur
Pour que je pleure avec toi.

Fais que mon cœur soit ardent
En aimant le Christ Dieu,
Pour que je lui plaise avec toi.

Sainte Mère, fais ceci :
Fixe les plaies du Crucifié
En mon cœur fortement.

De ton Enfant blessé,
Qui a daigné souffrir pour moi,
Partage les peines avec moi.

Fais-moi pleurer tendrement avec toi,
Être dans la douleur avec le Crucifié,
Tant que moi je vivrai.

Près de la croix avec toi me tenir debout,
Et m’associer à toi
Dans la plainte, je le désire.

Vierge des vierges resplendissante,
Ne sois donc pas amère envers moi,
Fais que je sois dans la plainte avec toi.

Fais que je porte la mort du Christ
Fais que je sois consors de sa Passion,
Et que je me remémore ses plaies.

Fais que je sois blessé par les plaies,
Fais que je sois enivré par la croix,
Et par le Sang du Fils.

Que je ne subisse pas les flammes
Par toi, ô Vierge, que je sois défendu
Au jour du Jugement.

Ô Christ, lorsqu’il sera l'heure de sortir d’ici,
Donne-moi de venir par ta Mère
À la palme de la Victoire.

Quand mon corps mourra,
Fais qu’à mon âme soit donnée
La gloire du Paradis.

Amen !