LA GUERISON DU PARALYTIQUE
Mc 2, 1-12
Dans cette péricope évangélique, S. Marc note tout d'abord qu'à la foule qui se rassemble autour de lui, Jésus « annonce la Parole » ; entendons avec le pape Benoît XVI que « sa prédication tout entière est annonce de son propre mystère, est christologie, c'est-à-dire discours sur la présence de Dieu dans son agir et dans son être », parce qu'il est la Parole en Personne.
Arrive alors un paralysé sur un brancard porté par quatre hommes ; tous si désireux de guérison et si confiants en Jésus, qu'ils n'hésitent pas à prendre les grands moyens pour l'approcher. Mais tandis qu'ils attendent une parole de guérison physique, Jésus commence par prononcer une parole de guérison spirituelle, une parole de Salut : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés ». De la sorte, il s'affirme d'une part comme l'égal de Dieu, et d'autre part il montre que « les seules blessures qui nécessitent une guérison pour parvenir [à la communion complète avec Dieu] sont les blessures spirituelles causées par notre responsabilité, c'est-à-dire nos péchés, notre détournement libre et volontaire de l'amour de Dieu ».
Qu'en est-il cependant des blessures psychologiques et corporelles ? Il faut dire avant tout que le Salut ne suppose pas un psychisme parfaitement équilibré et un corps absolument sain. La Béatitude dans notre être tout entier, corps, âme et esprit (1 Th 5, 23), n'est pas à attendre ici-bas ; elle est pour le monde à venir, si nous sommes trouvés dignes d'une résurrection glorieuse. Les Sacrements « de la guérison » institués par le Seigneur que sont le Sacrement de la Réconciliation et le Sacrement de l'Onction des malades révèlent aussi cela par leur visée très spécifique, puisque le premier a pour objet principal le pardon des péchés mortels (CEC 1446), et que le second ne garantit pas la guérison physique, mais unit plus intimement à la Passion du Christ le fidèle qui « commence à se trouver en danger de mort en raison de la maladie ou de son âge » (Compendium du CEC 316), ceci « afin de contribuer au bien du Peuple de Dieu ».
S'il est vrai que Jésus n'a pas guéri tous les malades de son temps, il a néanmoins guéri tous ceux qui se sont présentés à lui (Lc 6, 19), non seulement pour « montrer par un acte d'autorité visible qu'il a le pouvoir divin de pardonner les péchés », mais surtout par compassion devant la misère humaine, au point qu'il nous a donné le commandement de guérir les malades en son Nom (Mt 10, 8 ; Mc 16, 17-18). Ce ministère de la guérison, pris au sérieux dans les premiers temps de l’Église s'était plus ou moins perdu. Nous le redécouvrons aujourd'hui grâce au Renouveau charismatique. Mais croyons-nous vraiment que Jésus peut nous guérir et que « sa miséricorde s'étend d'âge en âge » (Lc 1, 50) ?